Présentation
Les informateurs occupent une place capitale dans la collecte et la constitution des savoirs qui se mettent en place avec les contacts entre Afrique et Occident à partir du XIXe siècle. Au moment de l’exploration du continent, de la conquête coloniale puis de la période coloniale notamment, l’expérience des « compagnons obscurs », comme les a appelé Donald Simpson (1975), est indispensable aux voyageurs, missionnaires, chercheurs de tous horizons : ils guident, négocient, traduisent, transmettent des connaissances. Pourtant, si les noms de quelques-uns de ces informateurs sont passés à la postérité (Mtoro bin Mwenyi Bakari, Ôgotemmeli, Amadou Hampate Bâ), leurs parcours et les apports qu’ils ont légués restent encore relativement méconnus, même si de récents ouvrages tendent à les renseigner (voir Ludger Wimmelbücker, 2009). Ce panel se propose de réfléchir de manière transdisciplinaire à la figure de l’informateur, en croisant notamment les approches historiques et littéraires. Quels échanges de savoirs se mettent en place et selon quelles modalités ? Quelles traces conservons-nous des connaissances échangées, sous quelles formes ont-elles circulées, auprès de quels publics ? Une attention particulière pourra être accordée à la question des traditions littéraires et à l’inscription générique des textes porteurs des savoirs recueillis.
COMMUNICATIONS
Nathalie Carré
« Raconter sa vie : écritures de soi, mise en forme et transmission de savoirs en Afrique au XXème siècle »
Clélia Coret
« Élites swahili et Allemands dans la production d'un savoir « historique sur le sultanat de Witu (Kenya) à la fin du XIXe siècle »
Anne Piriou
« L’informateur comme coproducteur du savoir colonial : la cas de la genèse de «l'Empire du Mogho Naba»(7932) de Dim Delobsom »
Cécile Van den Avenne
« Qui était Diawé Fofana ? Ou : comment Louis-Gustave Binger a-t-il appris le bambara ? »