Présentation
Cet atelier se propose d’interroger la pertinence de la notion de « réseau » pour l’étude des littératures africaines, orales et écrites, dans les langues du continent, et d’en esquisser quelques-uns des enjeux critiques. Le tournant transnational des études littéraires et l’avènement de la critique postcoloniale dans les années 1970 ont permis d’attirer l’attention sur des littératures discrètes en contexte de mondialisation, notamment sur les littératures des minorités. Cependant l’interprétation de ces phénomènes littéraires se heurte aux limites théoriques d’un schéma d’analyse binaire (centre/périphérie), situation par ailleurs bien connue. C’est pourtant du côté des anthropologues et des sociologues que la réflexion théorique sur la mobilité comme forme de continuité du lien social est la plus avancée, en plaçant désormais le mouvement et les réseaux au cœur des analyses. Les propositions géophilosophiques de Gilles Deleuze et Félix Guattari bénéficient ainsi d’un éclairage nouveau, en particulier pour les littératures des minorités. À plusieurs égards, ces dernières sont d’une actualité brûlante, recoupant les interrogations soulevées par les théoriciens postcoloniaux à propos du local dans un monde déterritorialisé. Dans quelle mesure cette perspective permet d’appréhender les littératures africaines autrement que comme des curiosités sociologiques, mais au contraire comme emblématiques d’une condition de la littérature tirant sa force de sa connectivité ? Quel rapport avec le social ? Quelles en sont les implications méthodologiques ?
COMMUNICATIONS
Nathalie Carré
« Circulation des textes en Afrique de l’Est entre espace anglophone et swahiliphone »
Marie Lorin
« Du réseau fluvial au réseau poétique : circulation des pêcheurs et de leur poésie sur le fleuve Sénégal »
Claire Ducourneau
« Des réseaux littéraires africains ? Le rôle des relations sociales locales et transnationales dans la carrière des auteurs reconnus issus d’Afrique subsaharienne francophone »
Ruth Bush
« Les réseaux du conte écrit dans la presse féminine sénégalaise : le cas d’Awa »