Présentation
Mes recherches portent principalement sur l'histoire et la mémoire du génocide commis contre les Tutsi au Rwanda. J'ai principalement publié sur la politique de mémoire du génocide des Tutsi et le processus de patrimonialisation des sites de massacre. Mes recherches actuelles portent sur l'écriture de l'histoire du génocide des Tutsi, les archives et la documentation disponibles et de façon plus générale sur l'histoire des commissions d’enquête sur le Rwanda.
Thèse soutenue le 4 décembre 2020: "Commémorer sur les ruines. L'État rwandais face à la mort de masse dans l'après-coup du génocide (1994-2003)" sous la direction de Stéphane Audoin-Rouzeau.
Résumé de thèse
Cette thèse porte sur la politique de mémoire du génocide des Tutsi au Rwanda pendant la période de transition (1994-2003). Son objectif est de comprendre comment les nouvelles autorités rwandaises ont mis en récit le génocide des Tutsi à l’échelle nationale en lien avec des acteurs politiques, institutionnels, religieux mais aussi associatifs. De multiples volontés de mémoire ont émergé dans un contexte de guerre civile non terminée et d’absence de processus judiciaire. La recherche mobilise principalement des archives rwandaises publiques (ministérielles, parlementaires, politiques), des archives privées, de la presse rwandaise et internationale ainsi que des entretiens menés avec vingt-cinq acteurs de mémoire (hommes politiques, fonctionnaires, universitaires, intellectuels, responsables d’associations de rescapés). Archives et entretiens ont permis d’interroger les conditions politiques et matérielles dans lesquelles fut instituée cette « première mémoire du génocide » par l’État rwandais avec une attention spécifique aux processus d’enquête et d’écriture de l’histoire au Rwanda ainsi qu’aux débats sur la patrimonialisation des sites de massacres. L’histoire de la politique de mémoire est enfin mise en perspective sur le temps long au travers d’une étude des politiques du passé menées au Rwanda depuis l’indépendance en 1962 ainsi que sur le temps court, avec l’examen des enjeux commémoratifs depuis 2003.