Parmi les activités du Groupement d’intérêt scientifique (GIS) Études africaines en France, l’organisation tous les deux ans des REAF (Rencontres des études africaines en France) permet de renforcer la mise en réseau des chercheurs et chercheuses travaillant sur les Afriques et leurs diasporas, dans différentes disciplines relevant des sciences humaines et sociales, de la littérature et de la philosophie, des sciences de l’environnement, des sciences économiques, etc. Elles s’adressent tout autant aux doctorant·e·s qu’aux jeunes (et moins jeunes) chercheur·e·s.
La 7e édition 2022, qui se déroulera du 28 juin au 1er juillet et pour la première fois à Toulouse, sera l’occasion de réunir ces spécialistes autour d’une thématique transversale : Circulations dans les Afriques, Afriques en circulation et d’ateliers hors thématique.
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Les rencontres des Jeunes Chercheur·e·s en Études Africaines (JCEA) se tiendront aux mêmes dates et dans le même lieu autour du thème Les Afriques face aux crises ? Ruptures et continuités. Les JCEA ont la particularité d’être entièrement conçues et organisées par des doctorant·e·s et par des jeunes chercheur·e·s.
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Une thématique transversale : « Circulations dans les Afriques, Afriques en circulation »
Le mot « circulation » est à prendre ici au sens large et a pour objectif d’orienter les interventions vers l’une des caractéristiques évidentes du continent africain : l’Afrique est en mouvement — et ce, depuis fort longtemps —, contrairement à l’idée reçue, largement constituée dans le sillage de Hegel au XIXe siècle, selon laquelle elle serait un continent immobile.
Qu’est-ce qui y circule ? Mille choses, qu’une énumération ne saurait épuiser : des hommes, des animaux, des virus, des plantes, des objets et des marchandises, des idées, des récits, des modèles, des technologies, des flux financiers, etc. Berceau de l’humanité, l’Afrique préhistorique a été traversée par les circulations, des premiers hominidés aux premiers Homo Sapiens. Toute son histoire est celle de circulations humaines à grande échelle (migrations bantoues, mfecane zouloue, etc.), des interactions physico-chimiques et biologiques, des connexions en tous genres — choisies ou subies, bénéfiques ou traumatiques — au reste du monde (traites esclavagistes, colonisation, échanges commerciaux, transferts technologiques, apports botaniques, etc.). Aujourd’hui, les circulations internes et externes et la grande perméabilité du continent à un environnement mondialisé — celui des changements climatiques et environnementaux, des idées, des récits, des modèles, des pratiques culturelles, des savoirs, des techniques, des flux économiques et migratoires, etc. — en font un espace dynamique, investi par des spécialistes de tous horizons disciplinaires.
Les mobilités individuelles et collectives, sociales et spatiales, matérielles et idéelles, symboliques et culturelles, humaines et non humaines contribuent à produire des pratiques et des représentations inédites, enchâssées dans une mondialisation de plus en plus « liquide » (Bauman), à laquelle les sociétés africaines et leurs diasporas participent activement à toutes les échelles, relisant et (re)liant le monde. Les Afriques sont aussi souvent les destinataires de modèles conçus ailleurs, qui voyagent et se confrontent aux réalités des territoires locaux.
De l’archéologie à l’histoire, de l’anthropologie à la science politique, des sciences économiques et la socio-économie et à la sociologie, de la géographie aux sciences de l’environnement, de la littérature à la philosophie et aux arts, les dynamiques de circulation seront abordées dans toute leur polysémie et leur polyphonie.
Des ateliers ouverts sur l’actualité des recherches en études africaines
Au-delà de cette thématique transversale, les REAF ont aussi pour ambition de faire la part belle aux recherches en cours d’élaboration, aux nouveautés et aux questions émergentes. Cette entrée non thématisée offrira l’opportunité à l’ensemble de la communauté scientifique de soumettre librement des propositions. Les rencontres sont également une invitation à dépasser les cloisonnements disciplinaires et institutionnels. Elles offrent l’occasion aux spécialistes issus de différentes disciplines d’échanger en confrontant les approches méthodologiques, les objets scientifiques, les périodes historiques, les zones géographiques.
En rassemblant des chercheurs et chercheuses d’horizons divers, travaillant en France et partout dans le monde, les REAF constituent également un espace propice à améliorer la visibilité de leurs travaux. Ces rencontres sont ouvertes à toutes formes d’écriture scientifique (panels, posters, présentation de documentaires, de sources, etc.). De plus, les Rencontres s’ouvriront à des disciplines jusque-là peu représentées, comme la philosophie, la littérature, l’archéologie, les sciences économiques et les sciences de l’environnement.