Les Rencontres des Études africaines en France


Retrouvez l'ensemble des ateliers proposés lors des différentes rencontres organisées par le GIS

Adoption en Afrique

Présentation

Le paysage familial est le théâtre de nouvelles formes de parentalité qui invitent au relativisme en termesde logiques et de pratiques qui accompagnent le désir d’enfant. Dans cette perspective, il s’agit de partir de la richesse de la conception traditionnelle de la parentalité en Afrique où l’enfant était perçu comme un bien communautaire, mais toujours rattaché biologiquement à un individu. Ce point de départ permet d’incorporer des nouveaux cadres de référence dans les manières d’appréhender la parentalité et le « faire-famille », même si le croisement qui s’établit entre plusieurs modèles de pensée peut donner lieu à un conflit de valeur souvent à l’origine des problèmes de reconnaissance sociale, d’identité ou encore de discrimination sociale pour les individus qui font le choix de s’ouvrir, de s’écarter ou de rompre avec les référents socioculturels de leur milieu d’appartenance. C’est ce à quoi les mutations sociales, sous l’effet de la contemporanéité, confrontent les individus : opérer un changement de mentalité où s’entremêlent la tradition et la modernité, le symbolique et l’imaginaire, le conformisme et l’individualisme. Cet atelier s’articule autour de 03 axes :
Axe 1 : Substrats socioculturels de l’adoption en Afrique
Il s’agit d’évoquer, d’une part, les principes fondamentaux, et d’autre part, les vecteurs et les mécanismes autour desquels s’organise l’adoption. Cela suppose de mettre en lumière un usage culturel qui se pérennise dans le temps et dans l’espace, et qui est motivé par des principes directeurs.
Axe 2 : Logiques et pratiques de la parentalité dans la société africaine contemporaine
Il est question d’explorer en quel sens l’inclusion de la dimension adoptive dans le champ de la filiation témoigne de l’évolution sociologique que connaît la famille africaine : le délitement des liens fraternels, l’individualité familial, la survalorisation du lien biologique dans l’exercice de la parentalité et l’instrumentalisation de l’adoption intrafamiliale
Axe 3 : Statut des femmes renégocié et redessiné sous le prisme des nouvelles figures parentales
Il s’agit de comprendre comment les nouvelles formes de parentalité, en l’occurrence l’adoption, permet de construire des féminités nouvelles. Bien plus, de montrer en quel sens ces nouvelles formes de parentalité permettent d’évaluer la manière dont la femme se réapproprie le statut de mère en accord avec les mutations sociales. Cela suppose de s’intéresser aux discours et aux logiques qui structurent les représentations sociales de la féminité et les subjectivités liées à la conjugalité et à la maternité.

Coordination : Paule Ze Marielle et Todjom Mabou Albert Legrand

Résumés des communications

Les pratiques de recueil des enfants: Du don d’enfant à la kafala en Algérie

Le désir d'avoir des enfants en Algérie provient de besoins psychologiques, sociaux, religieux, et existentiels. Pour ceux qui ne peuvent pas procréer, cela peut causer une pression intense. Historiquement, des solutions comme la polygamie ou le don d'enfants par des membres de la famille étaient utilisées. Cependant, depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962, ces pratiques ont diminué en raison de facteurs comme le rétrécissement des familles et la baisse du taux de natalité. L'institution de la kafala, qui permet l'adoption légale d'enfants privés de famille, a été introduite dans le code algérien de la famille en 1984, offrant une solution alternative. Depuis les années 1990, le taux de kafala n'a cessé d'augmenter, signalant un changement d'attitude envers l'adoption. Ces évolutions reflètent des changements dans les structures familiales et les approches sociales liées à l'adoption en Algérie.

Pratiques et vulnérabilités liées au confiage d’enfant aux Comores

Le confiage d'enfants est une pratique courante en Afrique subsaharienne, en particulier aux Comores, où des enfants vivent avec des proches ou des familles d'accueil au lieu de leurs parents biologiques. Cela peut être motivé par des raisons économiques, éducatives ou de santé. Aux Comores, près de 6% des enfants vivent hors de chez leurs parents, avec près de 30% des ménages impliqués dans le confiage. Bien que ce soit socialement accepté, le confiage peut entraîner des risques. Les enfants confiés sont souvent vulnérables, confrontés à des problèmes comme le manque d'accès à l'éducation et à la santé, des conditions de vie difficiles, voire l'exploitation ou la violence. Ce sujet, largement sous-estimé, nécessite une attention accrue pour protéger ces enfants des dangers potentiels associés au confiage.


Le postulat de parentalité et ses dangers dans l’Afrique actuelle


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