Les Rencontres des Études africaines en France


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De la « Yen a marrisation » en Afrique : interroger le bilan des processus démocratiques à partir des mouvements sociaux alternatifs

REAF 2022
Circulations dans les Afriques, Afriques en circulation
Toulouse

Présentation

Le début des années 1990 a été un moment crucial dans les processus démocratiques en Afrique. D’un point de vue institutionnel, différentes évolutions ont été constatées. Des études plus historiques montrent que ces mobilisations dans les sociétés africaines sont étroitement liées aux demandes d'ouverture et de participation socio-politique (Mamdani 1990 ; Mamdani/Wamba-Dia-Wamba 1994).

Ces processus ont été consacrés en Afrique par une libéralisation politique sur laquelle la littérature s’est beaucoup appesantie. Mais les approches institutionnelles (Gueye, 2009 ; Carbonnel et. al, 2021) sur lesquelles elles peuvent déboucher ne permettent pas d’appréhender les interactions réelles entre l’État, l’opposition et le mouvement social (Nzinzi 2000 :72-89). Elles ne permettent pas non plus d’appréhender l’état réel des libertés et des droits humains (Gazibo 2010 : 214-236).

Les processus en question ne peuvent pas être analysés comme étant linéaires. Ils sont faits de reculs, de stagnations et de progrès ; ce qui explique sur le continent africain les différences de configurations et formes démocratiques (Quantin 2009). Cette façon réaliste d’appréhender ces processus remet partiellement en cause l’idée tant partagée d’une universalisation irréversible des processus démocratiques (Fukuyama 1992), qui est de plus en plus mise à mal par la résurgence des régimes autoritaires. C’est ce constat qui fonde l’importance de saisir l’état de la démocratie à travers l’émergence de mouvements sociaux alternatifs que certains auteurs considèrent comme « les derniers remparts de la démocratisation » (Akindès et Zina 2016 : 83-88) en Afrique.

En s’appuyant sur les dynamiques des mouvements de contestation en Afrique à partir de 2011, leurs rapports à l’État et à la liberté d’expression, les discussions que propose le panel tentent de saisir leur portée démocratique. C’est donc un panel qui propose un bilan d’une dizaine d’années de contestations et sa portée sur les démocraties africaines de manière diachronique.

Les propositions devront être axées sur le bilan de ces mouvements de contestations, leurs relations avec l’État et les bouleversements qu’elles occasionnent dans la vie politique de ces pays, les progrès, reculs et stagnations de processus démocratiques. Elles pourront aussi questionner les transformations sociales, culturelles et économiques à l’œuvre sur le continent et leurs liens avec la résurgence de ces mouvements de contestations. Les circulations des acteurs et modèles (Behrends et. al, 2014 ; Olivier de Sardan, 2017) issus de ces mouvements ont aussi donné lieu à des cadres plus transnationaux de contestations que les propositions peuvent aussi interroger.

Coordination : Saliou Ngom et Lamine Doumbia

Communications

Drissa Tangara
« Mouvement Yèrèwolo Debut sur les Ramparts », un symbole, une idéologie et une lutte dans la refondation de la démocratie au Mali

Wendyam Franck Elvis Yougbare
Les processus démocratiques face aux mouvements sociaux alternatifs en Afrique noire francophone : repenser l’idée de la démocratie électorale vers une démocratie à l’africaine

N’gana Lazeni Soro
De la « Y en a marrisation » en Afrique : identités citoyennes, culturelles et médiatiques dans la dynamique du développement en Afrique

Bagayoko Siriki
Mouvement du 5 juin- Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP): Mouvement de contestation ou porteur de projet politique de changement?

Saliou Ngom et Cheikh el Hadji Abdoulaye Niang
Les nouvelles mobilisations sociales et citoyennes en Afrique de l’Ouest : le cas de Y en a marre au Sénégal

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