Présentation
L'Afrique poursuit une croissance rapide portée par une croissance démographique intense mais aussi des formes d'occupation du sol variées qui peuvent être très consommatrices d'espace et supposent des interactions entre ville et campagne totalement inédites. Les déséquilibres territoriaux se réalisent à plusieurs échelles : au sein des agglomérations, entre les agglomérations et leur environnement rural, entre agglomérations elles-mêmes, opposant notamment des métropoles tentaculaires et une prolifération de petites agglomérations sous-équipées.
Des mesures sur l'urbain à réévaluer
Les agglomérations d'Afrique connaissent de grands changements que les statistiques produites par les instituts nationaux, concernant notamment la population, peinent à rendre compte pour différentes raisons : périodicité des recensements trop longue, conflits empêchant la tenue des recensements, population surestimée ou sous-estimée pour des raisons politiques ou techniques. Au-delà de l'évaluation de la population urbaine, l'observation des surfaces urbanisées permettent de mesurer l'expansion progressive des agglomérations avec pour conséquence des conflits croissants relatifs à l'usage et la propriété de la terre, la production agricole, l'approvisionnement en eau et en denrées, l'habitat, à la distribution des services nécessaires à la population. L'analyse conjointe de plusieurs variables, permettant de réévaluer l'emprise des agglomérations urbaines et de leur population, permet-elle de proposer de nouvelles formes d'organisation territoriales au sein de la ville ?
Extension des grandes métropoles vs prolifération des petites agglomérations
Quels que soient les milieux géographiques, l'urbanisation en Afrique se poursuit suivant des rythmes soutenus. Elle est portée classiquement par la croissance démographique naturelle et par l'exode rural, ce qui se traduit par une densification des espaces urbanisés. Cependant, phénomène inverse et non moins préoccupant, la croissance démographique rurale aboutit parallèlement à un processus d'urbanisation in situ suivant lequel l'absence d'émigration devient le moteur de la transformation par densification. Les campagnes se transforment alors par leur propre capital humain sans disposer des infrastructures urbaines. Dans des cas limites, on assiste à la formation de véritables conurbations rurales ou de desakota en Afrique qui pèsent sur l'avenir des campagnes africaines. Il s'agit alors de nourrir les villes mais aussi des campagnes dont le capital foncier se rétracte alors que les habitants sont de plus en plus nombreux. Comment caractériser ces nouveaux objets d'étude ?
Une augmentation des inégalités territoriales
Les différentes formes d'urbanisation témoignent d'une urbanisation à deux vitesses à l'échelle des Etats où les métropoles creusent l'écart avec les villes secondaires. En concentrant les activités et les pouvoirs, elles attirent non seulement l'élite mais les nouvelles classes moyennes globalisées. A l'opposé l'urbanisation in situ produit des espaces hybrides qui se dispersent dans le territoire sans porter un véritable développement. Entre les deux, la classe des métropoles régionales reste le maillon faible de la hiérarchie urbaine. Ainsi, faute d'une armature urbaine équilibrée, des populations toujours plus nombreuses se trouvent évincées des lieux de décision. Comment rééquilibrer les systèmes urbains ?
COMMUNICATIONS
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