Présentation
La mobilité internationale des étudiants est devenue un enjeu de préoccupations des décideurs publics dans un contexte de concurrence accrue. Avec une population étudiante en forte hausse et des étudiants de plus en plus mobiles, l’Afrique est au cœur de ses nouveaux enjeux. Le continent africain fait l’objet d’un intérêt renouvelé de la part de pays traditionnellement attractifs (France), mais il suscite de plus en plus l’intérêt des pays nouvellement attractifs (Russie, Turquie, Chine, Arabie Saoudite). Cela se traduit par le développement de stratégies complémentaires, consistant à la fois à attirer les étudiants d’Afrique à poursuivre leurs études à l’extérieur du continent mais aussi à exporter des offres de formation étrangères à l’intérieur même du continent. Au sein du continent, ces différentes stratégies impactent, par effet de ricochet, l’attractivité régionale des différents pôles d’enseignement supérieur.
De ce point de vue, la stratégie d’attractivité des étudiants internationaux développée par le Plan Bienvenue en France depuis 2019 est intéressante. Entre instrument d’attractivité et de maîtrise des flux migratoires, le plan visait au départ essentiellement les étudiants des pays émergents. Il a néanmoins révélé la spécificité et les potentialités de la mobilité des étudiants africains. Dans ce contexte particulier, la France semble donc, depuis une période très récente (Sommet Afrique-France – oct.2021), non seulement recentrer ses objectifs d’attractivité sur les étudiants africains, mais également développer des offres de formation délocalisées sur le continent africain (campus franco- ivoirien – campus franco-sénégalais – etc.).
Le projet d’atelier propose d’étudier cette reconfiguration des mobilités des étudiants d’Afrique dans et hors du continent africain. La démarche se veut pluridisciplinaire, faisant appel à des analyses en sociologie (profils des étudiants concernés par les mobilités et facteurs influençant leur choix de destination), sciences politiques (l’attractivité comme élément du soft power des États d’accueil), sciences juridiques (droit applicable au campus délocalisés, conciliation entre attractivité et contrôle des frontières), géographie (évolution des pays d’origine et de destination des étudiants africains), sciences de l’éducation (disciplines et cursus visés par les mobilités, restructuration de l’enseignement supérieur privé et public).
Cette proposition d’atelier s’inscrit dans le cadre d’un projet de recherche que nous menons sur « Les mobilités internationales à des fins d’études et de recherche ». Ce projet est financé par le Département « Droit et Transformations sociales » de l’université de Bordeaux et par la Région Nouvelle-Aquitaine. Pour avoir des informations supplémentaires, vous pouvez consulter le site internet créé pour mettre en valeur et rendre visible nos activités scientifiques : https://mobilitesinternationales.com/
Coordination : Marion Tissier Raffin et Catherine Gauthier
Communications
Nestor Sohbe Djidim
Les mobilités transfrontalières des étudiants tchadiens en quête de formation au Cameroun : une analyse à partir des universités de Maroua et de Ngaoundere
Marion Tissier-Raffin
La mise en œuvre des frais d’inscription différenciés par les universités françaises : quelle application aux étudiants en provenance du continent africain ?
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Quel droit au séjour et au travail en France pour les étudiants en provenance d’Afrique achevant leur cursus d’étude ?
Lina Megaheb
Quelle protection pour les étudiants africains en provenance d’Ukraine ?