Les Rencontres des Études africaines en France


Retrouvez l'ensemble des ateliers proposés lors des différentes rencontres organisées par le GIS

La société civile, ou le ”cinquième pouvoir” de la géopolitique africaine

Présentation

Coordination: Ondo Ze Stéphane

Le système mondial actuel, caractérisé par son asymétrie et son multipolarisme, voit une diversification des acteurs sur la scène internationale. Parmi ces acteurs figurent les médias privés, les groupes de réflexion, les diasporas, les ONG, les confréries religieuses, et les influenceurs, tous considérés comme des acteurs alternatifs de l'ordre international, jouant un rôle dans la redéfinition des équilibres géopolitiques mondiaux. En Afrique, ces acteurs sont généralement regroupés sous le terme de "société civile" et contribuent à redéfinir la géopolitique mondiale. Ces acteurs alternatifs s'auto-organisent, indépendamment des structures institutionnelles étatiques. Ils élaborent leurs propres enjeux, dialectiques, et stratégies géopolitiques, ce qui peut influencer la stabilité politique et la diffusion des révolutions socio-économiques sur le continent. Ces acteurs, connus comme le "cinquième pouvoir" de la géopolitique africaine, cherchent à contrebalancer la domination des États et de leurs partenaires traditionnels, ajoutant une complexité à l'approche de la géopolitique africaine. Cet atelier interroge ce "cinquième pouvoir" et examine sa relation avec les États africains, les populations, et les territoires du continent. Il analyse également la manière dont les États africains réagissent à ces nouveaux acteurs et explore le rôle que ce "cinquième pouvoir" joue dans la stratégie de projection des puissances étrangères en Afrique.

Face au mal-développement endémique des États de l’Afrique subsaharienne, la société civile peut-elle être ce catalyseur incontournable pour un développement durable ?

Sali Fadimatou

L'Afrique subsaharienne est souvent dépeinte comme un territoire en crise, marqué par des sécheresses, des famines et des conflits. Les rapports internationaux soulignent un mal-développement chronique sur le continent, mettant l'accent sur l'insuffisance de services essentiels comme l'eau potable, la santé et l'éducation. Ces défis contribuent à la montée de l'exclusion sociale et de la pauvreté. Face à l'incapacité des États à résoudre ces problèmes, la société civile joue un rôle de plus en plus important, malgré la méfiance de certains gouvernements. Elle contribue à l'amélioration des conditions de vie. Les résultats de l'étude révèlent que, malgré les obstacles, la société civile est essentielle pour favoriser le développement et lutter contre la pauvreté.

La circulation des idées du panafricanisme dans le monde arabe afro arabe

Hamad Gama

Le mouvement de panafricanisme dans les pays arabes vise à renforcer les liens entre les peuples africains et arabes, en favorisant la solidarité et la coopération. Ses origines remontent à l'époque précoloniale, avec des échanges culturels et commerciaux entre les deux régions. Le mouvement a pris de l'ampleur dans les années 1950-1970 lors des mouvements de décolonisation, lorsque les pays arabes ont soutenu les luttes pour l'indépendance en Afrique. Le panafricanisme repose sur une vision partagée de l'unité pour faire face à des défis communs comme la pauvreté, les conflits régionaux et la marginalisation. Il s'inscrit dans une perspective de solidarité Sud-Sud, cherchant à contourner les relations de domination Nord-Sud, et vise à établir des relations équitables et mutuellement bénéfiques entre les pays arabes et africains.

La percée russe en Afrique centrale : rôle et impacts des leaders et des mouvements de société civile africaine.

Paul Junior Akue Ella

L'Afrique centrale est devenue un enjeu géostratégique majeur, riche en ressources stratégiques, attirant l'intérêt des grandes puissances internationales. Cette dynamique a conduit à une intensification des engagements diplomatiques, économiques, et militaires dans la région. La Russie, cherchant à renforcer son soft power, a lancé en Afrique centrale un programme de diplomatie publique pour accroître son influence. La stratégie russe intègre des leaders et des mouvements de la société civile pour soutenir ses efforts. Dans le cadre de l'atelier "La société civile, ou le cinquième pouvoir de la géopolitique africaine", cette étude analyse la manière dont la Russie établit des réseaux avec des mouvements de société civile pour renforcer ses liens avec l'Afrique centrale. L'approche qualitative inclut l'analyse de documents et des entretiens semi-directifs pour comprendre l'impact de ces mouvements sur les décisions étatiques.

Dynamiques géopolitiques en Afrique, accélérateur de la centralisation des sociétés civiles : cas pratiques du Niger, Mali, Burkina Faso, Tchad et de la Guinée

Régis Hounkpe

La désintégration des normes de gouvernance politique coïncide avec des changements de régimes en Afrique subsaharienne, ouvrant la voie à l'action de la société civile. Des mouvements de jeunesse émergent au Mali, au Burkina Faso, en Guinée, au Niger et au Tchad, gagnant en influence. Ces mouvements, autrefois marginalisés, deviennent des acteurs politiques à part entière, capables d'influencer les opinions publiques et d'agir sur la géopolitique régionale. Leur montée en puissance reflète une forme de "panafricanisme" de la société civile, contestataire face à la mauvaise gouvernance, à l'insécurité et au terrorisme. Cette étude examine l'impact de ces mouvements sur la stabilité, la démocratie et la relation avec d'autres acteurs internationaux tels que l'Union Africaine, la France, et la Russie.


L’Association d’amitié Gabon-Chine « maillon » du renforcement des relations diplomatiques entre le Gabon et la Chine.

Maureen Leslie Mihindou

Les années 90 ont vu émerger la société civile comme un acteur politique influent, agissant en dehors des structures traditionnelles telles que les partis politiques et les gouvernements. Elle comprend des citoyens engagés, des ONG, des syndicats et des associations, cherchant à influencer les politiques par des manifestations, pétitions, grèves, et campagnes de sensibilisation. Dans ce contexte, l'Association d’amitié Gabon-Chine (AAGC), fondée par d'anciens étudiants gabonais en Chine et des diplomates, vise à renforcer les relations entre le Gabon et la Chine. Elle organise des séances de travail et collabore avec des associations chinoises pour orienter la diplomatie sino-gabonaise. Cette étude explore le rôle de l'AAGC dans la consolidation de la coopération entre les deux pays, en analysant des documents et en menant des entretiens avec ses membres à Libreville.

À la table de l’espoir : dynamique de l’approvisionnement alimentaire parallèle des réfugiés du site aménagé de Gado-Badzéré

Ghislain Poungong Dzoko

Les crises sociopolitiques en Afrique centrale ont perturbé les systèmes agricoles et les chaînes d'approvisionnement alimentaire, impactant particulièrement les territoires accueillant des réfugiés et déplacés internes. Cette étude examine comment les réfugiés centrafricains du camp de Gado Badzéré, à l'est du Cameroun, assurent leur approvisionnement alimentaire dans ce contexte de crise, surtout lorsque l'aide officielle est insuffisante. Les réfugiés mettent en place des circuits alternatifs, souvent par des initiatives d'auto-organisation dans l'agriculture et le commerce, et interagissent avec les populations locales. Ces stratégies permettent un certain niveau d'autonomie, mais la précarité de leur situation peut limiter leur capacité à subvenir à leurs besoins alimentaires de manière durable.

Retour en haut