Présentation
PRÉSENTATION
Cet atelier propose d'étudier l'exil inter-africain à caractère politique comme une stratégie spécifique et comme un élément constitutif de la circulation des cultures et pratiques politiques en Afrique dans la longue durée. Cette question s'inscrit dans la thématique 2/ de l'appel des rencontres « L'Afrique des/en réseaux », en ce qu'elle considère les thèmes de l'exil et des réseaux d’exilés comme une fenêtre d'analyse pour explorer les interconnections entre les sociétés et les États africains (les réseaux mis en place par les exilés africains à plusieurs échelles - à la fois avec leur pays d’origine, la sous-région et le reste du monde - constituant une base pour la circulation des cultures et pratiques politiques).
Notre approche cherchera à se démarquer des approches qui objectivisent les exilés africains comme des victimes passives des conflits. Nous insisterons au contraire sur leur caractère d'acteurs et nous porterons une attention particulière à la question des liens avec le pays d'origine et à celle du retour. C’est souvent en exil, sur les marges, que les innovations cruciales ont été effectuées en Afrique (Kopytoff, I. The African Frontier). Nous élargissons ainsi les définitions communes de l'exil, que l’on limite souvent au résultat d’une condamnation à quitter sa terre (du latin exsilium, bannissement).
Enfin nous choisirons de privilégier l'échelle intra-africaine, le choix d’un pays frontalier ayant en réalité souvent été privilégié par les acteurs. Et nous chercherons à mettre en perspective historique ces cultures et pratiques de l'exil intra-africain en montrant que le choix de l'exil s'établit entre autres sur la base d'un héritage politique.