Présentation
Le contexte de la mondialisation néolibérale a profondément modifié les équilibres socio-économiques, affectant ainsi les conditions d’existence des individus, familles, ménages. Les modalités de formation des unions et des désunions constituent un excellent indicateur des transformations profondes et globales que vivent les sociétés contemporaines. C’est particulièrement le cas en Afrique où la mobilité sociale articulée à la circulation géographique, à la généralisation de la scolarisation, aux reconfigurations des rapports sociaux de sexe et intergénérationnels se manifeste de manière exemplaire à travers la mise en couple, marié ou non, monogame ou polygame, et les modalités de rupture d’union.
Cet atelier abordera cette thématique à travers trois grands axes non exclusifs l’un de l’autre, à savoir :
(1) Les modalités d’entrée en union : de nombreuses études démographiques attestent d’une simplification des règles d’entrée en union qui se traduit notamment par une diminution des mariages arrangés, une augmentation des « unions libres » et un allègement des procédures de formalisation (Calvès, 2016 ; Marcoux et Antoine, 2015). Ces constats déjà anciens correspondent-il à une refonte profonde des rapports sociaux et des modèles d’émancipation des individus ? Dans quelle mesure les pratiques contemporaines de mise en union révèlent-elles une désaffectation du mariage ?
(2) Les formes de désunions en Afrique. Les séparations ou le divorce font l’objet de nombreuses études qualitatives et quantitatives qui apportent aujourd’hui des résultats épars, pas toujours comparables et conduisant à des conclusions parfois contradictoires, donnant une vision floue des niveaux et tendances (Clark et Brauner-Otto, 2015 ; Thiombiano, 2017). Que mesurent réellement les indicateurs quantitatifs ? Quelles réalités sociales recouvrent les situations de désunions d’hier et d’aujourd’hui ? Comment capter la dynamique de la mobilité matrimoniale et les cycles unions-désunions à l’échelle des individus ?
(3) Les unions polygames. Les pratiques polygames restent imparfaitement mesurées et comprises alors qu’il s’agit d’une forme d’union largement répandue à travers le continent et qui correspond à une diversité de logiques économiques, sociales, symboliques (Fenske, 2015 ; Welch III et Glick, 1981). Quelle est l’ampleur du phénomène actuellement ? Quelles en sont les différentes formes et à quelles logiques sociales se rapportent-elles ? Les contributions reposant sur des données empiriques quantitatives et/ou qualitatives et provenant de différentes disciplines des sciences humaines et sociales sont encouragées.
Coordination : Valérie Delaunay et Nathalie Mondain
Communications
Anne Calves et Bilampoa Gnoumou Thiombiano
Divorces, séparations et remariages à Ouagadougou et Lomé : L’emploi féminin change-t-il la donne ?
Josiane Toussé Djou
Le concubinage ou union libre au Cameroun : réflexions sur les causes de succès d’une pratique sociale à partir d’une diversité d’expériences de couples
Belo Adiola, Tionyélé Fayama et Valérie Rouamba Ouedraogo
Perceptions du mariage et du divorce à Ouagadougou
Nathalie Mondain, Agnès Adjamagbo et Valérie Delaunay
Que sait-on de la polygamie au Sénégal : une étude exploratoire dans l’observatoire de Niakhar