Présentation
Le développement des activités économiques et des flux migratoires chinois en Afrique va de pair aujourd'hui avec une présence culturelle accrue. A un premier niveau, les stratégies culturelles de l'État chinois se manifestent à travers une appropriation de la thématique du «soft power». Depuis le début des années 2000, dans un contexte marqué par le développement de tensions sociales liées à son influence économique et politique, le gouvernement chinois a reconsidéré l'argumentation de ses politiques de coopération avec les pays africains, en mettant l'accent sur les «rencontres culturelles», sur des formes de circulation des savoirs censées marquer une rupture avec la «domination culturelle» mise en œuvre par l'Occident. L'analyse des politiques culturelles de l'État chinois et des discours qui les légitiment permet de tracer le cadre dans lequel peuvent s'élaborer, au niveau local, une multiplicité de constructions pratiques et symboliques. Des «entrepreneurs culturels» chinois investissent ce nouveau champ d'activité. Certains groupes sociaux locaux sont alors amenés à s'approprier, à réinterpréter des éléments de la «culture chinoise», parfois à les intégrer à leurs stratégies de mobilité sociale en se constituant en «intermédiaires» susceptibles de construire des liens entre le pouvoir économique étranger et les populations locales. La présence culturelle chinoise peut aussi susciter le refus et contribuer à une reconfiguration des dynamiques professionnelles et politiques locales. Les contributions attendues exploreront certains aspects des interdépendances culturelles qui se développent aujourd'hui, et empruntent des formes singulières dans chaque configuration sociale africaine (enseignement de la langue et de la culture chinoise, implantation de la «médecine traditionnelle chinoise», transferts de savoirs liés aux nouveaux usages du «patrimoine immatériel» ...).
COMMUNICATIONS
Françoise Bourdarias
«Pratiques thérapeutiques «traditionnelles» chinoises au Mali et au Cameroun : les multiples économies d’un patrimoine culturel »
Alexandra Galitzine-Loumpet
« Diffusion de la « culture chinoise » au Cameroun : Acteurs, intermédiaires, médiateurs »
Romain Dittgen
« Halte provisoire ou lieu d’ancrage durable ? Logiques d’usage diversifiées au sein d’un chinatown à Johannesburg »